Il s’agit d’une décision forte qui s’inscrit dans la continuité des actions engagées de restauration écologique des milieux et de lutte contre le recul du trait de côte. Car bien que toléré jusque-là, le camping sauvage est de nature à porter atteinte à la salubrité, à la sécurité, à la tranquillité du site et des espèces, aux paysages naturels, et à la conservation des milieux naturels. À l’heure du bouleversement climatique, l’adaptation de nos pratiques s’avère être un enjeu majeur.

D’ailleurs, de plus en plus de communes interdisent déjà le camping sauvage, même temporaire, sur les rivages de la mer et dans les sites inscrits ou protégés, conformément à l’article R. 111-33 du Code de l’urbanisme. Ceci afin de favoriser par exemple, la re-végétalisation des littoraux, la reproduction et la migration d’espèces (tortues, crabes, oiseaux migrateurs, chauve-souris ou iguanes endémiques…).

Conscient que cette décision pourrait susciter l’émoi de certaines familles saintannaises et guadeloupéennes qui avaient l’habitude de pratiquer massivement le camping sauvage sur les plages de la commune et notamment à Bois-Jolan, un espace naturel protégé, le Maire tient à préciser qu’il ne s’agit nullement de « pénaliser » une coutume locale mais qu’il s’agit d’un appel à la conscience collective face aux enjeux climatiques et environnementaux. Aujourd’hui et plus que jamais, cette prise de conscience collective est primordiale afin que les actions engagées par la municipalité, le Conservatoire du littoral et les associations locales, puissent protéger nos sites remarquables et que nous puissions tous en profiter, durablement suivant d’autres formats, sans doute.

Nous le savons et nous l’avons tous constaté, en période de fortes affluences à Pâques, la bande littorale est soumise à d’importantes dégradations : coupe sauvage, abandon de déchets et détritus en tout genre, feux près des troncs, et des racines, piétinement de jeunes pousses qui ne peuvent pas régénérer la forêt… sans compter les risques d’incendies avec les barbecues, ou même la pollution de la mer par le lavage des ustensiles de cuisine, les lessives et autres activités humaines.

C’est donc, dans ce contexte que cette décision a été prise. Et singulièrement, au vu du programme de restauration et de replantation de résiniers, de catalpas, et de poiriers, mis en place par la Ville à Bois-Jolan dans le cadre de l’opération MobBiodiv 2021 (projet financé par l’OFB - Plan de Relance national), il était important de ne pas mettre en péril ces opérations.

La Ville de Sainte-Anne reste donc inéluctablement inscrite dans une démarche globale d’aménagement durable du territoire et de préservation de l’environnement. La régénération du littoral est une étape importante pour l’histoire de la commune et de notre archipel et aussi pour la sauvegarde de notre patrimoine naturel, qui nous oblige à repenser nos pratiques.

* Arrêté n°97 en date du 1er avril 2022 interdisant le camping et l’utilisation des barbecues et de feux nus sur toutes les plages de la commune, du lundi 4 au dimanche 24 avril 2022, inclus.
* Arrêté modificatif n°102 en date du 5 avril 2022 interdisant le camping et l’utilisation des barbecues et de feux nus sur la bande littorale forestière du mardi 5 au dimanche 24 avril 2022, inclus.