1. Le contexte
Le phénomène des sargasses n’est pas nouveau, ces algues existant depuis toujours dans notre région. Ce qui est nouveau, c’est l’ampleur du phénomène. Les échouages massifs qui touchent les Caraïbes depuis 2011, avec une recrudescence depuis 2017, proviendraient d’une nouvelle zone au nord-est du Brésil, exposant ainsi des régions jusque-là épargnées : toutes les iles des Caraïbes jusqu’à la Floride.
Pour bien comprendre la situation, il convient donc de la considérer dans sa globalité, et non par notre seul prisme local. Les chercheurs manquent cruellement de recul pour comprendre ses origines et anticiper son évolution. Les collectivités, directement impactées à travers leur population, manquent aussi cruellement de moyens pour enrayer le phénomène. L’Etat, directement en charge des affaires maritimes, favorise les recherches scientifiques.

2. Une crise exceptionnelle
C’est donc dans ce contexte que depuis le mois de mars, des arrivages massifs de sargasses touchent notre littoral, causant des dégâts environnementaux, économiques mais surtout sanitaires. Ces échouages étaient prévisibles mais mal évalués dans leur massivité, laissant ainsi les municipalités impuissantes dans leur capacité de ramassage, de stockage et de traitement.
Le maire a ainsi très tôt alerté les autorités sur l’exceptionnalité de cette crise qui allait vite devenir sanitaire.

3. Une prise en charge par la commune
La ville intervient depuis le jeudi 26 avril via des entreprises spécialisées sur les sites impactés (Galbas, Castaing et Anse Du Belley), car les quantités sont si importantes que le ramassage manuel par les agents communaux ou par des bénévoles n’est pas envisageable et surtout risqué. Seuls des engins de chantier peuvent intervenir, ce qui par ailleurs détériore les plages.
Les équipes de la ville assurent le ramassage sur la plage du bourg moins impactée par les arrivages.
C’est ainsi que 6 000 m3 d’algues ont été extraits en 45 jours pour un montant d’environ 100 000 euros (mai/juin).
Les arrivages sont malheureusement quotidiens et les plages perpétuellement envahies. Un arrêté municipal interdit d’ailleurs l’accès aux sites concernés pour assurer la sécurité de la population.

4. Une véritable implication du Maire
Entre le 23 avril et le 13 juin le maire a sollicité et s’est entretenu avec l’ensemble des autorités susceptibles de prendre en charge ou de participer au traitement des sargasses (le préfet, le sous-préfet, le préfet sargasses, le recteur, la Riviera du Levant, l’Association des Maires de Guadeloupe).
L’autorité municipale a ainsi alerté :
- en premier lieu sur l’importance d’une prise en charge par l’Etat du ramassage car la ville n’a pas les moyens financiers d’assurer cette mission,
- sur les conséquences sanitaires pour les habitants du littoral et les personnes fragiles du bourg (écoles),
- sur les conséquences économiques et environnementales pour la Guadeloupe.
Les différents déplacements sur les sites, les rencontres établies très tôt après les premiers arrivages avec les familles impactées, avec le collectif des habitants de Galbas (le 23 et 30 avril) ont permis au maire de se faire une opinion précise du phénomène. Il a, par précaution, fait fermer la crèche et l’école maternelle de Valette, en attendant les mesures de l’ARS qu’il avait demandé à réaliser au sein même des établissements.

5. Les difficultés toujours présentes
Les zones de stockage arrêtées par les services de l’Etat, même si elles représentent 10 hectares, ne sont pas entièrement exploitables car elles intègrent des zones cultivées et des zones humides.
De plus le stockage sur 10 cm recommandé par l’ARS est difficilement réalisable du fait des quantités importantes – il faudrait 4 hectares pour l’épandage des 4 000 m3 stockées en tas à l’anse Du Belley…
Les entreprises hésitent dorénavant à proposer leur service considérant l’usure prématurée de leurs machines évoluant dans l’eau de mer. Celles qui interviennent ne peuvent mettre tous leurs moyens sur ces chantiers spéciaux.
Le manque de main-d’œuvre depuis la disparition des contrats aidés pénalise le ramassage manuel.
Certaines parties du littoral sont inaccessibles.

6. Les suites de la visite du ministre de l’écologie
Le plan Pulsar, sous-estimé au départ, a été renforcé par des moyens et une meilleure collaboration municipalité/préfecture :
- Une prise en charge directe des dépenses par la sous-préfecture après fourniture des devis par la mairie
- Une nouvelle proposition de zone d’épandage par le conservatoire du littoral (à Castaing, en remplacement de celle initialement proposée près de l’EHPAD)
- Cinq personnels supplémentaires pour le ramassage manuel via le dispositif des Travaux d’Intérêt Général (en cours)
- Une prise en compte et la mise en place de circuit de réflexion par la sous-préfecture sur les moyens de ramassage en mer, les dispositifs de déviation, la valorisation des algues collectées
- Les services techniques sont à pied d’œuvre chaque jour pour le traitement des sargasses (ramassage, suivi administratif en relation directe avec la Préfecture, collaboration avec la population et les acteurs locaux, …)
- En ce qui concerne l’utilisation des bouées de la piscine de la CARL, elle n’est pas envisageable à Sainte-Anne en raison du nombre de passes, des forts courants et du risque encouru en période cyclonique
- La municipalité rappelle que la baignade est interdite dans les zones Du Belley et Galbas
- Enfin, le site de Du Belley est actuellement nettoyé, mais de nouveaux arrivages massifs ont été constatés depuis quelques jours. Les devis sont déjà transmis pour Galbas, Castaing et Du Belley à la préfecture et cette dernière édite les bons de commande. Une gestion en continue se met en place pour éviter les ruptures entre deux actions de ramassage.

Les informations sanitaires sont disponibles sur les sites de la DEAL et de l’ARS.

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