Le 27 mai est la date commémorative de l’abolition de l’esclavage, en Guadeloupe. A l’occasion de cette journée, la Ville de Sainte-Anne maintient la traditionnelle cérémonie mémorielle mais dans un format revisité. Dans ce contexte inédit, et face à l’épidémie du Covid-19, la cérémonie officielle de la Ville de Sainte-Anne se déroulera en comité restreint, ce mercredi 27 mai 2020, au rond-point du Nèg Mawon.

Pour permettre à la population de suivre cette journée commémorative, la collectivité, en partenariat avec Canal 10, diffusera la cérémonie à 15h00. De plus, plusieurs temps forts seront proposés sur la page Facebook de la Ville. L’occasion pour tout à chacun de mieux comprendre l’histoire et de mettre en valeur des productions cinématographiques sur le sujet.

PROGRAMME DE LA JOURNÉE DE COMMÉMORATION
- 11h00 : Diffusion du court-métrage « Nou vin lib » réalisé par les élèves du collège Eugène Yssap, de Sainte-Anne.
Ce court-métrage plusieurs fois récompensé* retrace le parcours de trois personnages dans leur quête de liberté : Gertrude, une femme esclave de la ville de Petit-Bourg, un nègre marron échappé de l’habitation Poirier de Gissac à Sainte-Anne, et un migrant ivoirien réduit en esclavage en Libye. Il s’agit d’un film écrit par les élèves de la classe de 4ème D avec l’accompagnement de leurs enseignants en histoire, géographie, éducation musicale, lettres modernes, et mis en images par les élèves de la 4ème option cinéma du collège E. Yssap de Sainte-Anne.

*1er prix du concours « La flamme de l’égalité » option collège 2019 ; 1er prix du concours « Jeune cinéaste 2019 catégorie collège ; Prix « Jeunes talents » au Festival Prix de court 2020 ; Prix du meilleur court-métrage « Fiction écoles » au festival Mission Cinéma Caraïbe 2020

— > https://www.youtube.com/watch?v=6SRI-LyQxg8

- 11h30 : Diffusion du film documentaire « Gros sur mon cœur » de Chloé Glotin – 59 mn – 2011 – France/Martinique
Synopsis : Il y a quelques années, la réalisatrice retrouvait des documents qui lui apprenaient que son grand-père faisait partie de ces soldats martiniquais qui avaient rejoint la France Libre en 1943. Il souhaitait être reconnu résistant et elle ne savait pas pourquoi. Elle est donc partie en Martinique à la rencontre d’historiens et d’anciens combattants, fouillant dans les archives, à la recherche de tout ce qui pouvait lui permettre de comprendre cette histoire.

— > https://vimeo.com/89486288

- 15h00 : Diffusion TV sur Canal 10 et sur la page Facebook de la Ville de la cérémonie officielle « Mai des ancêtres » de la Ville de Sainte-Anne qui se sera tenue dans la matinée, au rond-point Nèg Mawon en présence d’élus, d’artistes et d’associations locales.

UN PEU D’HISTOIRE
En 1790, Sainte-Anne est le quartier le plus peuplé de la Guadeloupe et présente, par sa répartition démographique, un profil particulièrement esclavagiste. L’importance de la population servile favorise sans doute le climat de révolte qui agite la région. Les 15 et 16 mai 1791, s’ourdit l’un des premiers complots d’esclaves de la période révolutionnaire : le bourg doit être incendié et les blancs massacrés. Mais, il est dénoncé et les quelques esclaves séditieux sont torturés à mort.

En 1791, Jean-Louis, esclave sur une habitation de Ste Anne, tenta d’organiser une révolte. Il pensait que le pouvoir révolutionnaire français avait décrété la liberté pour tous, y compris les esclaves, mais que le gouverneur de la Guadeloupe, lui-même grand propriétaire, refusait d’appliquer le décret. Les esclaves devaient donc se libérer eux-mêmes. Les insurgés devaient se retrouver sur l’habitation de Gissac. Jean-Louis fut dénoncé et exécuté, ainsi que plusieurs de ses compagnons.

En août 1793, une insurrection, associant une grande majorité d’esclaves et quelques libres de couleur, s’assure la quasi maîtrise des campagnes et provoque le pillage de nombreuses habitations.

En juin 1794, Victor Hugues débarqua en Guadeloupe, porteur du décret du 4 février 1794, déclarant l’abolition de l’esclavage dans les colonies. Ainsi, avec l’esprit révolutionnaire de l’époque, Sainte-Anne change de patronyme et devient « Fraternité », nom qu’elle conservera durant toute la période révolutionnaire.

Sainte-Anne n’est don pas restée en marge de la lutte pour la liberté et s’est illustrée avec courage dans l’insurrection et le marronnage.

Pour en savoir plus,
- Le collège Eugène Yssap remporte le concours « La Flamme de l’égalité »
- La Ville de Sainte-Anne félicite le Collège Eugène Yssap, lauréat du prix "Jeunes Talents" au Festival Prix de Court 2020
- MAI DES ANCÊTRES 2019 : Programme d’animations culturelles de la Ville de Sainte-Anne autour de l’abolition de l’esclavage


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